Diminution des ressources, changements climatiques, pollution...

Au service des territoires et de la population, 
l’association technique Biomasse Normandie s’attache depuis 1983 à trouver des solutions aux défis environnementaux actuels.
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Les ressources énergétiques, des ressources finies

L’énergie, rendue accessible en grande quantité et à faible coût depuis 100 à 200 ans, a fondamentalement structuré notre société moderne. Cependant la très grande majorité de cette énergie est issue de ressources non renouvelables, dont le stock, difficile à estimer, est en tout état de cause fini.

Les ressources non énergétiques, en quantité limitée également

La très grande majorité des objets, petits ou grands, qui peuplent notre quotidien est également issue de ressources non renouvelables. Il s’agit bien sûr des objets en plastique, dérivés essentiellement de produits pétroliers à l’heure actuelle, mais aussi d’une très large variété d’autres matériaux : métaux, minerais, etc. : Leur extraction épuise de manière irréversible à l’échelle du temps humain leur stock sous forme de matériaux non transformés. En quelques dizaines d’années, les taux d’extraction et d’utilisation de tous ces matériaux ont largement crû. Or, comme pour les ressources énergétiques, si le stock est difficile à estimer, il est en tout état de cause fini.

Un autre modèle de fonctionnement à inventer

Le débat porte aujourd’hui souvent sur le moment où l’on verra disparaitre une ressource. Il oppose une vision très court-terme (« certaines ressources ne seront plus disponibles aussi facilement qu’aujourd’hui d’ici 10 à 20 ans ») à une autre vision, court à moyen-terme (« jusqu’en 2050, il ne devrait pas y avoir moins de disponibilités qu’aujourd’hui, donc pas de problème ! »). C’est notamment le cas pour différents métaux « stratégiques » pour l’industrie française tels que le tungstène, le cobalt, l’antimoine, etc., ou plus largement importants pour les modes de vie actuels tels que le lithium (utilisation dans les batteries). Pourtant, qu’une contrainte forte sur les ressources ait lieu dès demain ou dans 30 ans, on sait dans tous les cas que le mode de fonctionnement de notre société n’est actuellement pas soutenable sur plus de quelques dizaines d’années, car il repose aujourd’hui très fortement sur une consommation de ressources à la hausse. Il est ainsi impératif de modifier le mode de fonctionnement de notre société.

Pour plus d’informations sur ces aspects :

La dépendance aux métaux stratégiques : quelles solutions pour l’économie ?, Philippe Saint Aubin, Conseil Économique, Social et Environnemental

https://www.mtaterre.fr/dossiers/les-ressources-se-rarefient/lepuisement-des-ressources-naturelles

https://www.footprintnetwork.org

Une hausse incontournable d’au moins 1°C dans les décennies à venir…

Les rapports récents du groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC) sont clairs : les émissions de GES liées aux activités humaines déjà émises depuis la fin du XIXème siècle vont mener à un réchauffement global sur la planète d’au moins 1°C. On constate d’ores et déjà nettement en France une évolution des températures moyennes.

Graphique extrait d’un rapport de l’observatoire national des effets du réchauffement climatique (ONERC), disponible ici.

…et bien au-delà sans une réduction importante de nos émissions de gaz à effet de serre

Les émissions continuent à augmenter, nous rapprochant rapidement d’un réchauffement inéluctable de 1,5°C si la tendance d’émissions se poursuit jusqu’en 2030, et nous emmenant vers plus de 4°C de réchauffement en 2100 si les émissions continuent à évoluer sur la même tendance après 2030.

De nombreuses informations sont disponibles sur le site du GIEC, notamment sur les pages suivantes :

La pollution, « dégradation de l’environnement par des substances (naturelles ou chimiques), des déchets (ménagers ou industriels) ou des nuisances diverses (sonores, lumineuses, thermiques, biologiques, etc.) » (Larousse), a très largement augmenté depuis deux siècles, avec l’accroissement de l’activité humaine. Elle est notamment à l’origine d’impact direct sur la santé humaine, et de la dégradation de la biodiversité. Pour certains, ces impacts sont inhérents à un progrès qui permet aujourd’hui à une part importante de la population (part restant restreinte à l’échelle de la planète) de jouir de la satisfaction de ses besoins primaires, et au-delà. Il apparait cependant aujourd’hui que le niveau d’impact est tel qu’il remet en cause les gains sur la satisfaction des besoins (voir notamment Tim Jackson – Prospérité sans croissance).

 

Impact sur la santé humaine

Allergies, maladies chroniques, réduction de l’espérance de vie, etc. : la pollution a des impacts clairs et documentés sur la santé (voir notamment http://invs.santepubliquefrance.fr). A titre d’illustration, à la question « Diesel ou essence ? », la FAQ de Santé Publique France indique :

« Malgré les progrès technologiques, le véhicule « 100 % propre » n’existe pas et chaque carburant possède ses polluants spécifiques. Concernant le diesel, l’OMS déclarait en juin 2012 que « les données scientifiques étaient sans appel […] et que les gaz d’échappement des moteurs diesel provoquent le cancer du poumon chez l’homme ». L’OMS a également classé les effluents d’échappement des moteurs à essence comme cancérogènes suspectés pour l’homme. D’un carburant diesel à l’autre ou d’un processus de combustion à l’autre, des variations peuvent exister en termes de proportions de composés nocifs. Mais les nombreux composés cancérigènes (benzène, hydrocarbures aromatiques polycycliques, métaux…) sont toujours présents. Cette réalité sanitaire doit favoriser la restructuration des aménagements urbains (pistes cyclables, stationnement, vélo…) et amener chacun à privilégier les alternatives au véhicule personnel (transports en commun, vélo…). »

 

Une sixième extinction de masse en cours ?

A l’instar du GIEC pour le climat, les Nations Unies ont créé en 2012 une structure d’expertise reprenant le mode de travail de l’instance climatique, dénommée IPBES (plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services éco-systémiques). L’IPBES a approuvé un résumé alarmant lors de sa 7ème session plénière à Paris au printemps 2019. Il acte notamment « un taux d’extinction des espèces sans précédent et qui s’accélère ».

En France, plus particulièrement, le constat est là aussi alarmant, alors que le pays abrite 10 % de la biodiversité mondiale, notamment « grâce aux territoires ultramarins et aux près de 11 millions de kilomètres carrés d’espace océanique placés sous sa juridiction » (Le monde, 29 avril 2019, lien). Le pays figure en effet parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées au niveau mondial. 26 % des 5 000 espèces de faune et de flore évaluées par l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sont ainsi classées en danger d’extinction